Bosphore (14 min)
Des films de la série, il est le plus classique, par son harmonie entre la voix et l’image, et le plus pictural (plans de la rive sous la brume, bateaux de pêcheur sur l’eau, composés comme des tableaux de paysage)…
Byzance (11 min)
Il n’est pas question des fastes de Byzance mais de la chute de la ville par le sultan (1451-1453) et de son pillage. Sur un texte de Stephan Zweig, de lents travellings sur les ruines de la citadelle et ses remparts racontent cette perte et ce basculement de l’Orient gréco-latin à l’Orient musulman…
Corne d’or (13 min)
Les images accompagnent le texte de Gérard de Nerval qui évoque la ville des sultans et des harems, celle des mosquées et de l’Islam …
Istanbul (13 min)
Portrait de la ville d’Istanbul qui s’intéresse moins à son histoire, à ses monuments, qu’à la vie de ses différents quartiers et à sa population (métiers de la rue, passants).
Maître Galip (11 min)
Le plus beau film de la série, sur des poèmes de Nazim Hikmet ("J’ai 60 ans, si je pouvais vivre cinq ans encore")…
Pehlivan (13 min)
Un championnat de lutte traditionnelle, avec des hommes enduits de graisse et vêtus d’une épaisse culotte de cuir. Dans l’enceinte de cette compétition, des danseuses du ventre se donnent en spectacle…

Premier long-métrage de Pialat, interprété pas des non-professionnels jouant leur propre rôle. « (…) rien ne remplace les vrais parents, et leur absence, même provisoire, est une blessure éternelle, mais l’amour des « petites gens » est mieux qu’un baume salvateur (version sombre dans L’Enfance nue, presque rose dans La Maison des bois). »

« Le regard de Maurice Pialat est lyrique, il fait proliférer le temps. (…) le sujet de La Maison des bois réside dans le deuil insurmontable des adultes abandonnés par leurs enfants – et par l’enfance. »

« Tout cela m’est arrivé à moi. J’ai fait le film pour me détacher d’une obsession. Quand il a été terminé, c’est devenu une autre histoire, que j’avais créée et non vécue. Une histoire où chacun, maintenant, peut retrouver quelque chose qui le concerne. »

Présenté par Marc Cerisuelo, professeur d’Histoire et d’Esthétique du cinéma à l’Université de Provence, samedi 21 janvier à 20h30

« La Gueule ouverte est le grand film radical de Pialat, celui avec lequel le cinéaste signe le manifeste de son esthétique, poursuit son aventure autobiographique et affronte un échec cuisant qui l’éloignera plus de quatre ans des plateaux de cinéma ».

« Le film investit des moments de la vie – rapports amoureux, amicaux, parentaux – d’une dizaine de jeunes gens qui sont face à cette muraille sociale et culturelle qu’est le bac. Il met à nu des qualités rarement développées chez les cinéastes français : les sentiments, les gestes, une « tenue », toujours arrimée à un corpus social (…). Je ne vois guère aujourd’hui que Jean Eustache, Jacques Rivette, Éric Rohmer ou Jacques Rozier à oeuvrer dans une direction analogue. »

« Le principe narratif est élaboré : en refusant de trop souligner les aspects sociaux, Pialat démontre que la lutte des classes se joue sur le terrain amoureux et non politique (ou syndical). »

« À la fois un portrait, une scène sociale, une bataille, un nu, un film aussi, un des plus grands. »

Présenté par Vincent Amiel samedi 21 janvier à 18h

« Police est comme le dessin épuré du cinéma de Pialat, le squelette de tous ses films. Il met en scène des personnages profondément tragiques, voués à une mort annoncée, perdus dans un entrelacs d’ambitions et de prédestinations qui les empêche de choisir un avenir viable… »

« (…) Le baiser du maquignon à Donissan, le suicide au rasoir de Mouchette, la double transmission d’un savoir (du maquignon à Donissan, de Donissan à Mouchette), et la résurrection de l’enfant à qui Donissan réinsuffle la vie, sont d’autant de signes qui renvoient au triple mouvement du cinéma de Maurice Pialat : capture, alchimie et restitution de corps, d’affects. »

« Le film de la sérénité et de la peinture retrouvée, qui (…) livre une copie (…) plus que parfaite de la défaite d’un corps : Dutronc en Van Gogh élimé, assoiffé, achevé en une agonie d’homme du commun. »

Suivi d’une rencontre avec Vincent Amiel, professeur de cinéma à l’Université de Caen et auteur d’un livre sur Van Gogh de Pialat (2006) et avec Marc Cerisuelo, samedi 21 janvier à 14h30

« Dernier film du cinéaste, presque 10 ans avant sa mort, dans lequel on est tenté de voir se boucler toutes les thématiques obsédantes de la filiation et de la paternité qui s’y croisent et se font écho. »