« Duras jeune cinéaste, c’est la Jacques Tourneur de Mai 68 : l’Histoire se venge de ceux qui s’efforcent de l’oublier. »
Présenté par Stéphane Bouquet, critique de cinéma, samedi 17 janvier à 14h30
Plus méconnu que son œuvre littéraire, qu’il prolonge pourtant brillamment, le cinéma de Marguerite Duras recèle des titres mythiques, tels que Le Camion, India Song, ou encore Le Navire Night. Parmi les acteurs que l’on peut y croiser, vont et reviennent de grands noms du cinéma français, tels Gérard Depardieu, Delphine Seyrig ou Michael Lonsdale, qui sera présent pour témoigner de leur précieuse collaboration. Pour célébrer le centenaire de la naissance de l’écrivaine en 1914, l’Institut de l’image propose d’ouvrir l’année avec cette œuvre cinématographique unique, mêlant l’intime et le politique dans une forme aussi insolite que radicale, dans tous les cas sublime. Le cinéma de Marguerite Duras ne serait-il pas, en somme, la poésie qu’elle n’a pas écrite ?
Trois personnages, le professeur Max Thor, le juif Stein et la jeune Alissa, rencontrent dans le parc d’un hôtel Elizabeth Alione, qui est convalescente, et s’immiscent dans sa vie jusqu’à la déstabiliser et la bouleverser…
« Duras jeune cinéaste, c’est la Jacques Tourneur de Mai 68 : l’Histoire se venge de ceux qui s’efforcent de l’oublier. »
Deux femmes et une petite fille, dans une maison à la campagne. L’une s’inquiète de la violence de son enfant, et l’autre, son amie, tente de la soutenir. La violence introduite par la petite fille s’infiltre dans toute la maison, créant une tension qui pèse sur le quotidien. Pendant ce temps, au dehors, un tueur rôde…
Un homme retrouve la femme qu’il a aimée, aujourd’hui décédée, en retournant sur le lieu qu’il avait partagé avec elle jadis. Il organise sa vie autour de ce fantôme d’amour…
« La Femme du Gange, c’est en quelque sorte deux films : parallèlement au film qui se déroule en images, se déroule un film purement vocal non accompagné d’images… Les deux voix off de femmes n’appartiennent aucunement aux personnages qui apparaissent dans l’image. »
À l’époque de la mousson en Inde, l’évocation de la vie sentimentale d’Anne-Marie Stretter, femme de l’ambassadeur de France…
Duras a écrit India Song en 1972, à la demande de Peter Hall, directeur du national Theatre de Londres, mais la création eut lieu sur les ondes de la radio française en 1974, précédant de quelques semaines le tournage du film.
Séance unique mercredi 21 janvier à 20h30 en présence de Michael Lonsdale
L’histoire d’Anne-Marie Stretter nous est à nouveau racontée, mais en nous faisant parcourir les ruines du Palais Rothschild, comme pour signifier le suicide d’A-M. Stretter et achever India Song.
Version télévisée de la pièce de Marguerite Duras, créée à l’Odéon-Théâtre de France en1965. Une vieille dame rentre d’Afrique où elle a fait fortune pour retrouver à Paris son fils qu’elle n’a pas vu depuis cinq ans, avec l’intention de le ramener avec elle…
Gérard Depardieu serait monté dans la cabine du camion et aurait pris une femme en stop. Finalement, le tournage a lieu dans un salon de la maison de Marguerite Duras, à Neauphle. Elle donne à Gérard Depardieu les éléments d’un film ; il l’écoute et l’interroge. Et le camion, vide, roule sur les routes de France.
Présenté par Jean-Pierre Rehm, critique d’art et directeur du FID Marseille, mercredi 7 janvier à 20h30
Dans Aurélia Steiner (Melbourne), Marguerite lit la lettre d’amour d’une femme, Aurélia Steiner, à un inconnu, tandis que la caméra, sur une péniche, descend un fleuve en traversant Paris… Dans Aurélia Steiner (Vancouver), elle lit une autre lettre d’amour d’Aurélia à ses parents, à sa mère, morte en couches dans un camp de concentration…
Saisie au crépuscule, la ville s’éteint. Deux voix, celles de Marguerite Duras et de Benoît Jacquot, nous racontent une histoire : celle d’un homme qui par désœuvrement compose des numéros de téléphone non attribués pour parvenir à toucher au bout de ce fil ténu une voix de femme…
Présenté par Philippe Azoury, critique de cinéma, samedi 17 janvier à 18h15 (et précédé pour cette séance par Les Mains négatives)
Un salon dans une maison inhabitée, en hiver, au bord de la mer, à Trouville. Un homme et une femme debout, ils se taisent. "On peut supposer qu’ils ont beaucoup parlé avant que nous les voyions", qu’ils se sont aimés. Marguerite Duras filme Yann Andréa et Bulle Ogier dans un hall d’hôtel désert (en off les voix de Yann Andréa et de Duras elle-même).
Rendez-vous "cinéma et littérature" jeudi 22 janvier à 14h30 animé par Patrice Ruellan, enseignant en littérature à l’IUT métiers du livre, durant lequel Michael Lonsdale rencontrera les étudiants.
À partir de rushes d’Agatha…, Duras fait un autre film où l’homme qu’elle a aimé, Yann Andréa, marche dans les pièces désertes de la villa et disparaît…
Précédé par Les Mains négatives (Fr., 1979) 14 min – 35 mm
et Césarée (Fr., 1979) 11 min – 35 mm
Un enfant, Ernesto, décide un jour de ne plus aller à l’école…
Après Jean-Marie Straub et Danièle Huillet (En râchachant, 1982), Marguerite Duras réalise à son tour un film à partir du texte qu’elle a elle-même écrit en 1971 (Ah Ernesto !).
« Il s’agit d’un film comique infiniment désespéré dont le sujet aurait trait à la connaissance. »