Film précédé par L’Opéra-mouffe (1958, 17 min), carnet de notes d’une femme enceinte dans le quartier de la Mouffe (rue Mouffetard à Paris)…
À l’occasion de l’exposition « Agnès Varda en Bouches-du-Rhône » à la Galerie 13 du Conseil Général à Aix-en-Provence (à partir du 11 janvier), l’Institut de l’image rend hommage à cette grande artiste.
« Elle qui pour commencer fut une grande photographe a exploré toutes les variantes des images qui bougent, toutes les possibilités par elles offertes, et toutes les fantaisies (…) Chez Agnès Varda, le passé se mêle au présent, l’ici et l’ailleurs se marient, en viennent à se confondre, Jacques Demy rencontre Jim Morrison, le Cuba de la révolution déboule rue Daguerre, entraînant avec lui l’Amérique en guerre au Vietnam, le sable file entre les doigts, les ombres qui glissent dans les rues, sur les marchés, deviennent des Glaneurs et des glaneuses, une jolie fille qui n’a pas encore dix-huit ans se fait vagabonde, cheveux raides de crasse et ongles en deuil, elle se nomme Mona et aussi Sandrine Bonnaire, le film s’appelle Sans toit ni loi. Tout n’y est que sensation, le gel, la peur, les sardines qu’on mange avec les doigts, pierres qui roulent sur le chemin, bruissement des feuilles dans le vent, c’est du documentaire et aussi de la fiction, les deux en même temps, l’un contre l’autre se frottent et ensemble ils se nourrissent, voilà c’est le cinéma, le cinéma d’Agnès Varda. »
À Sète, dans le quartier qui borde l’étang de Thau et que l’on appelle La Pointe Courte, un homme revient pour les vacances sur les lieux de son enfance. Il espère faire partager à sa jeune épouse son amour pour ces paysages. Le couple, que mine l’incompréhension, ne s’intéresse guère à l’existence et aux problèmes des habitants du quartier…
Film précédé par L’Opéra-mouffe (1958, 17 min), carnet de notes d’une femme enceinte dans le quartier de la Mouffe (rue Mouffetard à Paris)…
Cléo, belle et chanteuse, attend les résultats d’une analyse médicale. À travers Paris, Cléo fait des rencontres qui lui ouvrent les yeux sur le monde…
« Cléo de 5 à 7, c’est un portrait de femme inscrit dans un documentaire sur Paris, mais c’est aussi un documentaire sur une femme et l’esquisse d’un portrait de Paris. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au café du Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de Vavin à la gare du Maine, de l’apparence à la nudité, du Parc Montsouris à la Salpêtrière, Cléo découvre, un peu avant de mourir, la couleur étrange du premier jour de l’été, où la vie devient possible. »
Un menuisier aime sa femme, ses enfants et la nature. Ensuite il rencontre une autre femme, une postière, qui ajoute du bonheur à son bonheur… L’amour est-il naturel ? Où commence l’idée morale ? Qui a besoin de vérité ? Le film aux couleurs sensuelles de l’impressionnisme est empoisonné comme un beau fruit véreux, cruel comme la musique de Mozart…
Film précédé par Les Dites cariatides (1984, 13 min), sur les cariatides de Paris.
Agnès Varda sera présente vendredi 11 janvier à 20h30 pour la projection du Bonheur.
Edgar et Milène vivent comme des reclus, ils ne peuvent pas dialoguer, mais ils s’aiment, et leur amour va donner vie à un enfant. Quant au roman d’Edgar, il naît de rien, à première vue, car Edgar se promène seul dans l’île de Noirmoutier. Au hasard de ses promenades, il rencontre des personnages quotidiens, qui deviennent, transformés ou imaginés, les « créatures » de son roman, les pions d’un jeu de l’échec qu’il invente…
La vie comme un jeu d’échecs dans un conte sans fées.
Trois acteurs (Viva, Jim et Jerry) sur le chemin de la « staricité » et sur celui non moins difficile de la maturité, vivent dans une maison louée sur une colline de Hollywood. Ils ont tous les trois des crinières de lion. Ils vont vivre à leur façon l’assassinat de Robert Kennedy à travers ce que la télévision en montre, alors que leurs amis ont d’autres problèmes…
Hollywood à la mode hippie : peace and love, sex and politics, freedom and soft drugs.
« Daguerréotypes n’est pas un film sur la rue Daguerre, pittoresque rue du 14e arrondissement, c’est un film sur un petit morceau de cette rue, entre le numéro 70 et le numéro 90, c’est un document modeste et local sur quelques petits commerçants, un regard attentif sur la majorité silencieuse. C’est un album de quartier, ce sont des portraits stéréo-daguerréotypés, ce sont des archives pour les archéo-sociologues de l’an 2975. Comme dans la rue Mouffetard, où j’ai filmé mon Opéra-Mouffe, Daguerréotypes est mon Opéra-Daguerre. »
Mur Murs est un documentaire sur les « murals » de Los Angeles, c’est-à-dire les peintures sur des murs de la ville. Qui les peint. Qui les paye. Qui les regarde. Comment cette ville, qui est la capitale du cinéma, se révèle sans trucage, avec ses habitants par ses murs murmurants. Les murs californiens parlent à une française qui les découvre.
précédé de Salut les cubains (1962-63, 30 min) samedi 19 janvier à 17h30.
À Los Angeles, une française, Émilie, séparée de l’homme qu’elle aime, cherche un logement pour elle et son fils de 8 ans, Martin. Elle en trouve un, y installe des meubles récupérés dans les déchets jetés à la rue. Son désarroi est plus exprimé par les autres qu’elle observe que par elle-même, vivant silencieusement un exil démultiplié…
Précédé par Black Panthers (1967, 30 min), documentaire tourné à Oakland (Californie) au cours des manifestations autour du procès de Huey Newton, leader des activistes noirs.
Une jeune fille errante est trouvée morte de froid : c’est un fait d’hiver. Était-ce une mort naturelle ? C’est une question de gendarme ou de sociologue. Que pouvait-on savoir d’elle et comment ont réagi ceux qui ont croisé sa route ? C’est le sujet de Sans Toit ni loi.
Sans Toit ni loi est LE film sur l’errance et sur ceux que l’on a nommés (depuis) les SDF.
Le film sera présenté par Agnès Varda mercredi 23 janvier à 20h30 (réservation conseillée)
Il était une fois un garçon, élevé dans un garage où tout le monde aimait chanter. C’était en 1939, il avait 8 ans, il aimait les marionnettes et les opérettes. Puis il a voulu faire du cinéma mais son père lui a fait étudier la mécanique. C’est de Jacques Demy qu’il s’agit et de ses souvenirs. C’est une enfance heureuse qui nous est contée, malgré les événements de la guerre et de l’après-guerre…
Film également programmé mercredi 23 janvier à 10h30 & 14h30 dans le cadre du ciné des jeunes (COMPLET A 14h30)
Un peu partout en France, Agnès a rencontré des glaneurs et des glaneuses, récupéreurs, ramasseurs et trouvailleurs. Par nécessité, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur univers est surprenant.
On ne peut plus regarder comme avant ceux qui soulèvent les couvercles des poubelles…
En revenant sur les plages qui ont marqué sa vie, Varda invente avec Les Plages d’Agnès une forme d’auto-documentaire.
« C’est une drôle d’idée de se mettre en scène et de filmer un autoportrait quand on a presque 80 ans. Cette idée a germé dans ma tête un jour, sur la plage de Noirmoutier, quand j’ai réalisé que d’autres plages avaient marqué ma vie. Les plages sont devenues prétexte et chapitres naturels du film. J’ai souhaité transmettre à mes proches et à d’autres quelques-uns des faits et travaux de mon parcours de vie. »