L’un des grands classiques du cinéma français (« bizarre, vous avez dit bizarre ? »), écrit par Jacques Prévert, à redécouvrir dans une magnifique copie restaurée.
L’Institut de l’image propose d’amorcer l’été à travers une sélection de films célébrant les multiples évasions que nous offre le cinéma, ainsi que ce retour en salles tant attendu qui nous permet de ressentir à nouveau les puissances cinématographiques dans toutes leurs dimensions, poétique, émancipatrice, ou cathartique.
Évasion par le rire en revisitant de grands classiques de la comédie (Drôle de drame, Certains l’aiment chaud) et le comique absurde et poétique du cinéma des Balkans (Qui chante là-bas ?).
Évasion vers le Japon avec des inédits de Kôji Fukada (dont d’autres films seront programmés en juillet) et La Mère de Naruse, invisible depuis longtemps, mais aussi vers la Chine et Taiwan avec le grand cinéma populaire de King Hu (Raining in the Mountain).
Évasion encore avec un grand western signé (pour reprendre le mot de Godard) « Mann of the West » (Je suis un aventurier).
Et un hommage à Michel Piccoli dans l’un de ses plus beaux rôles, celui d’un homme qui tente lui aussi une forme d’évasion (Dillinger est mort).
Enfin, deux grands films tournés en 1973 seront l’occasion d’une soirée le 22 juin, avec un inédit de George A. Romero, The Amusement Park, dont le sujet résonne fortement avec notre époque, et The Wicker Man, où l’évasion sera cette fois insulaire, pyschédélique et païenne !
Sans oublier une journée consacrée à l’accueil de l’exil, samedi 5 juin, et deux séances en partenariat avec le Festival d’Aix.
Au mois de juillet : Évasions#2
Image en haut de page : The Wicker Man (Robin Hardy, 1973)
Londres, vers 1900. Lors d’une conférence, l’évêque Soper dénonce le peu de morale de quelques romans, dont ceux écrits par un certain Félix Chapel. Pour preuve, la violente intervention de Kramps, le "tueur de bouchers", qui tient pour responsable de ses actes l’auteur en question…
L’un des grands classiques du cinéma français (« bizarre, vous avez dit bizarre ? »), écrit par Jacques Prévert, à redécouvrir dans une magnifique copie restaurée.
Masako Takahara tient une modeste blanchisserie en périphérie de Tokyo. La vie est dure, et les dégâts de la guerre se font encore sentir. Mais Toshiko, sa fille ainée, est pleine de gaité et d’espoir…
La Mère a longtemps été à la fois l’unique film de Mikio Naruse visible en Europe et l’un des rares films japonais visibles en France (avec Rashomon et La Porte de l’Enfer). La sortie du film à Noël 1954 constitua la révélation d’un auteur dont on ne soupçonnait pas encore le statut au Japon.
Présenté par Pascal-Alex Vincent (cinéaste, ancien distributeur spécialisé dans la réédition de films japonais) mardi 15 juin à 20h
En 1896. Jeff Webster rejoint à Seattle son ami et partenaire Ben, à la tête de leur troupeau. Ils doivent partir par bateau pour l’Alaska. Jeff manque de peu d’être arrêté (il a dû tuer deux hommes) et doit à la belle Ronda de pouvoir se cacher…
Le quatrième et peut-être le sommet du cycle de cinq films réalisés par Anthony Mann avec James Stewart. Nul mieux que lui, disait André Bazin au sujet d’Anthony Mann, « ne sait faire traverser un paysage à un cavalier ».
Chicago, 1929. Joe et Jerry, deux musiciens au chômage, assistent à un massacre entre deux bandes de bootleggers. Le chef de la bande, Colombo-les-guêtres, veut éliminer à tout prix ces témoins gênants. Les deux hommes, travestis, se font engager dans un orchestre féminin au départ d’une tournée pour la Floride…
L’une des comédies les plus délirantes de Billy Wilder, et la première grande comédie hollywoodienne transgenre !
Un homme marié, dessinateur de masques à gaz, rentre un soir chez lui, dîne pendant que sa femme dort, s’amuse comme il peut et trouve un revolver qu’il entreprend de peindre…
« Je suis tellement heureux d’avoir si bien réussi ce film (…) Dillinger est mort est le genre de films, qui dès le tournage, vous procure une jouissance extraordinaire de votre métier (…) Je suis toujours stupéfait de l’intelligence de Ferreri. Vous n’imaginez pas combien j’ai aimé travailler avec lui. Cela me réjouit de penser qu’un film comme Dillinger est mort existe. »
À la veille du 1er mai, sur un îlot écossais, un policier du continent enquête sur la disparition d’une fillette et se heurte à l’hostilité et au mutisme des habitants…
Premier film du réalisateur-scénariste britannique Robin Hardy, The Wicker Man fait référence à un ancien rite païen où l’on brûlait une immense effigie à forme humaine, fabriquée en osier. Film culte du cinéma fantastique anglais, The Wicker Man est un objet étrange, où Christopher Lee, loin du comte Dracula, trouve un rôle inhabituel.
Soirée « 1973 » mardi 22 juin à 19h30, en partenariat avec Blow-up et les éditions Rouge Profond (suivi à 21h30 par The Amusement Park)
Tarif pour les 2 films : 12 € / 8 € (fidélité et adhérents Blow-up)
Alors qu’il pense passer une journée paisible et ordinaire, un vieil homme se rend dans un parc d’attractions pour y vivre un véritable cauchemar…
Un film inédit et inconnu de George A. Romero, le réalisateur de La Nuit des morts-vivants, retrouvé et restauré à la stupéfaction des cinéphiles ! Déconseillé aux plus de 70 ans !
Soirée "1973" mardi 22 juin à 21h30
Au XVe siècle sous la dynastie Ming, le temple de San Pao est l’un des monastères bouddhistes les plus renommés. Invités par le bonze supèrieur qui songe à se trouver un successeur, plusieurs personnages rêvent de dérober le manuscrit inestimable du Mahayana Soutra, qui se trouve dans un coffret caché au sein du monastère…
Considéré par beaucoup comme le chef-d’œuvre de King Hu, Raining in the Mountain allie sa maîtrise de l’espace – tout le film a été tourné dans un authentique temple coréen – à une mise en scène qui atteint ici des sommets.
Yougoslavie, avril 1941. Une faune rocambolesque - un apprenti chanteur, un tuberculeux, un chasseur, un notable, un ancien combattant, deux musiciens tsiganes… - s’embarque dans un car brinquebalant pour Belgrade, conduit par un chauffeur irascible …
Ce mélange unique de férocité et d’humour, de gravité et de poésie donne une fable politique et picaresque, tout à la fois farce chaleureuse et burlesque, odyssée cruelle et désopilante.
Au cœur de Tokyo, la famille Kobayashi vit paisiblement de l’imprimerie. Quand Kagawa, un vieil ami de la famille réapparaît, aucun ne réalise à quel point il est en train de s’immiscer progressivement dans leur vie, jusqu’à prendre leur place…
Le 2e long métrage de Fukada, inédit en France, où la maison d’une famille japonaise se transforme en un véritable laboratoire suite à l’irruption d’un « révolutionnaire philosophe qui voit dans l’hospitalité un moyen de faire cohabiter ensemble les étrangers, les Japonais, les sans-abris, les criminels ou qui que ce soit » (Fukada).
"S’il y avait bien une chose à quoi Fukada ne nous avait pas habitués, c’est la comédie, genre auquel appartient pourtant Hospitalité, jetant ainsi un nouveau jour sur la palette de l’auteur."
Accompagnée de Sakuko, sa nièce, qui prépare son entrée à l’université, Mikie est de retour dans son village natal pour mener à bien la traduction d’un roman. La langueur estivale de la campagne japonaise est l’occasion pour Mikie, de renouer avec Ukichi, un ancien amant, gérant d’un love hotel clandestin et pour Sakuko de se rapprocher du timide Takashi, réfugié de Fukushima…
« Outre la découverte d’un talentueux auteur de 35 ans, (…) Au revoir l’été ouvre une porte sur un cinéma indépendant refusant l’infantilisme d’une bonne partie de la production commerciale japonaise. »