Premier film de Chabrol et premier film de ce qui allait devenir la « Nouvelle vague », Le Beau Serge, tourné dans le village d’enfance de Chabrol, a toutes les apparences de l’œuvre d’un cinéaste confirmé et impressionne la critique de l’époque.
Mystères, vices cachés, scandales ou secrets de famille, rien de tout ça dans la vie du cinéaste Claude Chabrol. Non. Une vie de bouddha gourmand, d’anarchiste sournois, de jouisseur impertinent et débonnaire. Un mystère tout de même, comment a-t-il réussi à faire 58 films en 50 ans ? 58 films, un œuvre inclassable et hétéroclite. Des chefs-d’œuvre, des film de commande, même des navets. Et parce qu’il n’a jamais brandi la pancarte du génie, il est devenu un auteur populaire. 58 films parce qu’il aimait éperdument le cinéma. C’était son jouet. Tourner, quoi qu’il en coûte, entouré d’une équipe de fidèles techniciens dont j’ai eu la chance de faire partie pendant 25 ans au cœur de la si particulière méthode chabrolienne. Tourner pour défier son unique peur, celle de la mort. Tourner avec l’obsession du bonheur et de la rigolade. Moraliste gourmand et lucide sur les humains que nous sommes, il a construit une œuvre qui, avec humour et cruauté, fait tomber les masques et tire à vue sur les puissants, les arrogants, les bien-pensants… et les cons.
Après une longue absence d’une dizaine d’années, François revient dans son village d’enfance. Mais une fois sur place, bien des choses ont changé : l’ambiance amicale a disparu, son ami Serge est devenu alcoolique. François va tenter de le sortir de cet enfer…
Premier film de Chabrol et premier film de ce qui allait devenir la « Nouvelle vague », Le Beau Serge, tourné dans le village d’enfance de Chabrol, a toutes les apparences de l’œuvre d’un cinéaste confirmé et impressionne la critique de l’époque.
Charles, jeune étudiant provincial, vient terminer ses études à Paris et profite de l’hospitalité que lui offre son cousin Paul. Le tempérament radicalement opposé des deux cousins ne sera pas sans conséquences…
« Par l’ambiance et le récit, Les Cousins sont l’inverse du Beau Serge, ou plutôt une suite urbaine et dévergondée, où Serge (devenu Charles), remis en apparence de ses errements, viendrait étudier à Paris, reçu par François (devenu Paul) qui, lui, aurait sombré dans la décadence. »
Quatre jeunes femmes, Jane, Ginette, Jacqueline et Rita, travaillent à Paris dans un magasin d’appareils ménagers près de la Bastille et attendent chaque jour impatiemment l’heure de la sortie afin de vivre leurs rêves de pacotille…
« Dans un style distancié, sans idéalisation, [Chabrol] pose le regard objectif, quasi entomologique, mais non dénué de chaleur et de tendresse, d’un moraliste sur des êtres que seule la supériorité inconsciente du spectateur peut qualifier de médiocres. Un superbe film-piège qui tend un miroir révélateur au public. »
La mondaine Frédérique séduit la jeune Why, qu’elle invite dans sa villa de Saint-Tropez. Lorsque Frédérique tombe amoureuse de l’architecte Paul, Why devient jalouse…
« C’est dans un Saint-Tropez rarement montré à l’écran – hivernal et crépusculaire, toujours adroitement exploité par l’image de Jean Rabier – que va se tisser le nœud de l’affaire. (…) un bout du monde fantomatique, dévitalisé de son faste estival où l’oisiveté chic aurait laissé place à un envers/hiver du décor et où ne subsisterait que la froideur des âmes errantes qui le hantent plus qu’elles ne l’habitent. »
Charles et Hélène forment en apparence un couple uni autour de leur fils et de leur grande maison bourgeoise. Pourtant, un jour Charles découvre que sa femme le trompe. Il engage un détective qui lui donne l’identité et l’adresse de l’amant…
« N’ayons pas peur des mots : La Femme infidèle est un film parfait. Claude Chabrol a rarement manié l’art du cadre et du montage avec autant de dextérité que pour ce scénario apparemment classique, mais tout à fait révélateur du cinéma chabrolien de la fin des années 1960 ou du début des années 1970. »
Pour venger la mort de son fils, tué par un chauffard, un homme se lance sur la piste du coupable. Il parvient bientôt à retrouver sa trace et devient un intime de sa famille. L’homme se révèle un être abject haï de tous…
De Que la bête meure, outre le jeu du chat et de la souris entre Jean Yanne et son chasseur Michel Duchaussoy, on se souvient du vent, des landes arides et des personnages aux traits de granit. Tourné sur la Presqu’île de Crozon, à Argol, et à Quimper, Que la bête meure doit en partie son ambiance anxiogène aux conditions climatiques qui caractérisent le Finistère.
Samedi 4 octobre à 16h30, suivi d’une discussion avec Cécile Maistre-Chabrol, fille et collaboratrice de Claude Chabrol
Dans un village du Périgord, la vie quotidienne des habitants est bouleversée le jour où une fille d’un bourg voisin est retrouvée assassinée. La directrice de l’école suspecte le boucher, avec qui elle est amie…
« Le Boucher mêle un naturalisme d’une précision cruelle, presque grotesque avec une dimension fantastique sourde, subtile (…). Ici Renoir rencontre Fritz Lang. Jamais dans le cinéma français ce mariage du réalisme le plus strict avec un au-delà n’a été aussi accompli que dans les grands films de Claude Chabrol. »
Suite à une crise de folie de son mari toxicomane, lors de laquelle leur jeune fils est blessé à la tête, Hélène décide de divorcer et d’emmener l’enfant avec elle. Mais son beau-père, un homme riche et puissant, va user de sa fortune pour récupérer la garde de son petit-fils…
Un film noir – très noir – qui raconte le combat d’une femme seule contre les puissances de l’argent et de la corruption, une terrible machination et en même temps une terrible histoire d’amour.
Charles, père de famille et chef d’entreprise, trompe sa femme Hélène avec Laura… qui est la femme de son meilleur ami François. Les deux amants se retrouvent dans un hôtel parisien, jusqu’au jour où l’un de leurs jeux sado-masochistes tourne mal…
« À partir d’un argument presque comique, Chabrol réalise un film terrifiant sur le thème de l’expiation impossible, avec une dimension dostoïevskienne. (…) C’est une œuvre parfaite, glaçante et implacable. »
Lucienne, épouse esseulée de Paul, député-maire d’une petite ville sans histoire, entame une aventure avec l’adjoint de son mari, Pierre, qui, lui, est marié à la dépressive Clotilde. Absorbés par leur liaison, les amants échafaudent un plan meurtrier presque malgré eux…
Inspiré d’un fait divers, Les Noces rouges, sous les apparences d’une chronique provinciale, est une œuvre tragique, portée par un trio d’acteurs magistral, Claude Piéplu en tête dans le rôle d’un politicien corrompu et magouilleur.
Présenté par Cécile Maistre-Chabrol dimanche 5 octobre à 14h30