Adapté de la propre pièce de théâtre de Fassbinder, Les Larmes amères…, film en avance sur son temps dans sa représentation de l’homosexualité, est un huis-clos porté par ses formidables actrices (et sans acteurs).
Le terme « queer » est employé depuis les années 1990 pour désigner l’ensemble de la diversité sexuelle et de genre, et en particulier les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes et asexuelles (LGBTIA).
À l’occasion du mois des fiertés, l’Institut de l’image propose un cycle autour du cinéma queer, avec quelques auteurs incontournables (Fassbinder, Gus Van Sant, Todd Haynes) et films déjà cultes (Call me by your name, Love Lies Bleeding…), mais propose également des films qui nous amènent vers des territoires où la question des minorités LGBTQIA+ est encore un objet de luttes.
Question qui n’était que suggérée ou évoquée par des moyens détournés dans le cinéma classique (et industriel) jusqu’à une époque relativement récente, les cinémas d’avant-garde et underground demeurant pendant longtemps les terrains privilégiés de ce combat.
Une soirée sera consacrée à l’une des icônes du cinéma queer, le cinéaste américain Gregg Araki, avec la participation du Bureau des Étudiant.e.s de l’ESAAIX et les Ambassadeurs jeunes du cinéma.
(Tout sur ma mère de Pedro Almodovar est également programmé le jeudi 19 juin dans le cadre d’Aix en juin)
Image en haut de page : Love Lies Bleeding (Rose Glass, 2024)
Styliste de mode réputée, Petra von Kant vit une vie de femme libre et indépendante, assistée de Marlene, qui est à la fois sa secrétaire, sa dessinatrice et sa bonne à tout faire entièrement soumise. Petra tombe folle amoureuse de Karin, une jeune prolétaire dont elle décide de faire son mannequin vedette…
Adapté de la propre pièce de théâtre de Fassbinder, Les Larmes amères…, film en avance sur son temps dans sa représentation de l’homosexualité, est un huis-clos porté par ses formidables actrices (et sans acteurs).
Mike et Scott vivent dans les rues de Portland, Oregon, où ils se prostituent et gravitent autour d’une sorte de gourou shakespearien, Bob. Enfant abandonné, Mike souffre de narcolepsie. Il est amoureux de Scott, lui-même en rébellion contre son père, le maire de la ville. Ensemble, ils prennent la route à la recherche de la mère de Mike, jusqu’en Idaho…
Le plus beau des road movies. Entre le vaste ciel de l’Idaho et les bas-fonds de Portland, entre Shakespeare et Kerouac, les errances d’un couple magnifique, déglingué et impossible, formé par River Phoenix et Keanu Reeves.
Pékin, fin des années 1980. Fils d’une famille aisée, Chen Handong est un golden boy à qui tout réussit. La seule personne de son entourage à être au courant de son homosexualité est son fidèle employé Liu Zheng, qui lui présente Lan Yu, étudiant en architecture débarqué de province…
En 1996, Stanley Kwan (Rouge, Center Stage) tourne le documentaire Yang ± Yin : Gender in Chinese Cinema, à l’occasion duquel il révèle son homosexualité. Avec Lan Yu, adaptation libre d’un roman publié anonymement sur Internet et tournée sans autorisation à Pékin, le cinéaste poursuit sa réflexion sur l’identité et le poids des conventions.
Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d’un mariage peu heureux. À l’étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond…
« Ce n’est pas seulement un film au décorum soigné, mais un poignant drame amoureux, où Haynes continue à s’affirmer comme le héraut du cinéma queer, tout en rendant hommage au grand mélo hollywoodien. »
Été 1983. Elio, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio…
« La subtilité de l’approche de Luca Guadagnino se développe sur la durée, l’habillage bourgeois cédant peu à peu le pas à un flux bouillonnant qui évoque le sexe sans détours et capte les infimes manifestations du désir amoureux jusqu’à son point d’incandescence. »
À Lahore, Haider et son épouse cohabitent avec la famille de son frère au grand complet. Le jour où il déniche un petit boulot dans un cabaret, il tombe sous le charme de Biba, danseuse sensuelle et magnétique…
Premier film pakistanais sélectionné à Cannes, Joyland a reçu le prix du jury Un Certain regard et la Queer Palm, expression d’un rayonnement inédit et transgressif : d’abord pour une industrie jusqu’alors à l’arrêt et en voie de reconstruction ; ensuite pour la communauté LGBTQI+ au Pakistan, dont les droits ne sont reconnus que depuis 2018.
Daniella, Dominique, Koko et Liyah se livrent sans tabou, avec humour et lucidité sur le travail du sexe, la communauté noire-américaine, la transidentité, les rapports femmes/hommes et l’amour.
D. Smith, réalisatrice elle-même concernée par ces enjeux, offre un regard cru, nerveux et rare sur la vie de ces femmes extraordinaires. Un documentaire coup de poing, surprenant et éclairant.
Lou, gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie, une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence…
« Double portrait féminin à la fois sensuel et sanglant, le film tente de conjuguer au présent des codes et des enjeux historiquement masculins, avec un intriguant et séduisant mélange de thriller, de film d’amour queer et de revenge movie… »
Elles étaient une vision fugace dans la nuit. On m’a dit que l’une d’entre elles était venue à pied de Gaza à Tel-Aviv. Dans ma tête je l’ai appelée La Belle de Gaza.
« La Belle de Gaza vient mettre un point final à la « trilogie de la nuit ». Un projet documentaire où l’éclat des visages s’attrape toujours dans le noir, la parole entre à flots dans les endroits où on la sait contrainte ou impossible, lumière contre ténèbres. »
En Russie, l’artiste queer de 21 ans Jenna Marvin se met en scène dans des performances qui semblent venir tout droit d’une autre planète, dérangeant la croisade anti-LGBTQIA+ menée par Vladimir Poutine depuis des années. Face à un quotidien sinistre de plus en plus répressif, son esthétique radicale devient alors politique, brouillant les frontières entre identité, art et activisme. Grâce au travail de la réalisatrice Agniia Galdanova, l’univers sombre et étrange de Jenna se déploie pour nous révéler toute la puissance évocatrice de l’art comme combat pour s’affirmer au péril de sa vie.
Vendredi 6 juin à 20h, présenté par Costanza Sartorelli et Maxine Harris (QUEER’AMU, association étudiante LGBTQIA+ et transféministe de l’Université d’Aix-Marseille dont la mission principale est la représentation des étudiant.e.s LGBTQIA+ dans la communauté universitaire) et suivi d’une discussion
Une soirée le vendredi 13 juin avec la trilogie "Teenage Apocalypse" de Gregg Araki, cinéaste queer et culte par excellence, dont les films influencés par la culture pop et le cinéma d’avant-garde ont marqué les années 90. En avant-première (ressortie nationale à l’automne).
Un voyage en apnée dans la journée banale d’un adolescent de Los Angeles âgé de dix-huit ans, Dark Smith, hanté par la fin du monde et la quête de l’amour pur…
Troisième partie de la trilogie “apocalypse adolescente” de Gregg Araki, après The Doom Generation et Totally Fucked Up.
Jordan et Amy, un couple d’adolescents, croise la route de Xavier, un homme mi-ange, mi-démon, qui les entraîne dans un cauchemar psychédélique …
Le quotidien d’un groupe d’adolescents homosexuels à Los Angeles, entre ennui, rage, expérimentations sexuelles et peur du sida…
En partenariat avec le BDE de l’ESAAIX, et avec les Ambassadeurs jeunes du cinéma (dispositif CNC)
Tarif 3 films : 16 € (Fidélité 12 €)