« Toute œuvre de jeunesse qu’il soit, Propriété interdite frappe par son incroyable modernité formelle, la richesse de son écriture et la qualité de son interprétation. »
Pour la dernière programmation de l’année, l’Institut de l’image rend hommage à l’une des plus grandes stars d’Hollywood, Robert Redford, disparu au mois de septembre.
Icône hollywoodienne, mais aussi ardent défenseur du cinéma indépendant (il a notamment fondé le Sundance Institute, qui organise le festival de Sundance) et artiste engagé et progressiste, Redford fait partie des rares acteurs et actrices à être passés avec réussite derrière la caméra (avec Des Gens comme les autres en 1980). Robert Redford, c’est également l’acteur fétiche de Sydney Pollack, avec lequel il tourna sept films (cinq sont programmés ici), signe de la cohérence et de l’exigence d’une œuvre qui, si elle ne s’y limite pas, a fortement marqué le cinéma américain des années 1970.
Image en haut de page : Sydney Pollack, Les Trois jours du condor (1975)

Durant les années 1930, pendant la crise, un bel et mystérieux inconnu débarque dans une petite ville du Mississipi peuplée de cheminots, où la principale attraction est l’hôtel tenu par Hazel Starr dont la fille aînée, Alva, fait tourner bien des têtes…
« Toute œuvre de jeunesse qu’il soit, Propriété interdite frappe par son incroyable modernité formelle, la richesse de son écriture et la qualité de son interprétation. »
Jeremiah Johnson, fuyant la violence du monde civilisé, s’enfonce dans les Montagnes Rocheuses. Confronté à un environnement qu’il ne connaît pas, il doit également faire face à la révolte des Indiens…
Une plongée dans la wilderness, pour un western à nul autre pareil, entre la fable écologique et le film d’aventure.
« Je ne voulais pas faire un film sur un tueur d’Indiens : la violence est ailleurs aussi, dans les arbres, dans l’inconnu. »
Printemps 1937. Katie Morosky, étudiante issue d’un milieu modeste, ardente militante communiste, fait la rencontre d’Hubbell Gardiner, charmeur, désinvolte, riche et doté d’un don pour l’écriture. Pendant la guerre, à New York, Katie retrouve Hubbell, devenu lieutenant dans la Navy. Leurs caractères opposés s’attirent, ils s’aiment et se marient…
« C’est l’homme qui est transformé en icône inaccessible, objet de désir, beauté passive et presque irréelle, tandis que la femme joue le rôle de la combattante en perpétuel mouvement, aimante, maladroite mais forte de ses convictions. (…) Pollack encourage la nonchalance de Redford, tandis que Barbra Streisand déploie son énergie habituelle. Un beau couple de cinéma. »
À Chicago, en 1936, Johnny Hooker et son acolyte Coleman volent sans le savoir le convoyeur de fonds de Doyle Lonnegan, un dangereux gangster de New York. Coleman est aussitôt abattu par le gang de ce dernier et Hooker se réfugie chez Henry Gondorff, un spécialiste de l’arnaque…
Le film reforme avec succès le duo Redford-Newman, déjà vu dans un précédent film de George Roy Hill, Butch Cassidy et le Kid.
1922, Long Island, Jay Gatsby organise dans son domaine des fêtes somptueuses dans une débauche de luxe, d’alcool et d’argent où se presse toute la jet-set new-yorkaise. Mais qui est Jay Gatsby ? Les rumeurs les plus folles circulent sur son passé…
C’est Francis Ford Coppola (scénariste du film) qui, juste après le tournage du Parrain, s’attaque à ce chef-d’oeuvre. Il sut le mieux restituer l’esprit de Fitzgerald : derrière les villas magnifiques, les fontaines de champagne et les airs de charleston endiablés se dessine le portrait d’une Amérique confrontée à ses propres démons et à un rêve américain déjà corrompu.
Turner, alias « condor », travaille dans une cellule clandestine de la CIA, à New York. Un jour, alors qu’il est parti en pause déjeuner, tous ses collaborateurs sont assassinés. Le « condor », en fuite, se rend vite compte qu’il ne doit faire confiance à personne s’il veut survivre…
« On reconnaît ici la dimension de héros démystificateur que Robert Redford retrouve de film en film, de Votez Mc Kay à Jeremiah Johnson, en passant par Nos plus belles années, avec cet arrière-goût de la défaite à l’intérieur de la victoire (…), ou d’assomption personnelle par l’échec. »
En 1972, cinq hommes sont arrêtés pour avoir pénétré par infraction dans l’immeuble du Watergate où se situent les bureaux du parti Démocrate. Alors que l’affaire est présentée comme un simple fait divers, deux journalistes du Washington Post décident de pousser l’enquête…
Produit à l’initiative de Robert Redford, un grand classique du film politique américain construit comme un Thriller, reconstitution fidèle de l’affaire du Watergate (quatre Oscars).
La désagrégation d’une famille américaine bourgeoise aisée, après la mort du fils aîné dans un accident de bateau…
« Pour sa première fois derrière la caméra, l’acteur Redford adapte le drame intimiste de Judith Guest et décortique le conformisme de rigueur dans l’Amérique WASP. Fin, précis, implacable, un modèle de pudeur et un strike aux Oscars (meilleur film et meilleur réalisateur). »
1914. Éconduite par son amant, Karen, jeune aristocrate danoise, épouse le frère jumeau de celui-ci, le baron von Blixen. Elle le rejoint au Kenya où ils dirigent une plantation de caféiers. Mais délaissée par son mari, Karen tombe sous le charme de Denys Finch Hatton, chasseur farouchement épris de liberté…
Un grand mélo tourné dans les grandioses paysages du Kenya, qui donnent tout son lyrisme romantique au couple formé par Robert Redford et Meryl Streep.