Cet été l’Institut de l’image propose comme à son habitude une sélection de classiques et de films rares à redécouvrir.
Du cinéma français des années 50 avec Gilles Grangier, le savoir-faire d’une époque, porté par de grands acteurs (Gabin, Ventura…) des classiques américains avec Altman (Buffalo Bill et les indiens, en lien avec le cycle des Écrans du sud, "Regarder l’Amérique autrement") et John Huston (Moulin Rouge) qui puisent leurs sujets dans l’Histoire, deux films avec Hannah Schygulla, qui rayonne dans un cinéma allemand engagé. Des films politiques italien et tchèque également, deux véritables pépites à redécouvrir (Le Terroriste et Le Miroir aux alouettes), l’un des films majeurs d’André Téchiné, et aussi le merveilleux Jardin d’été de Shinji Somai pour accompagner ce mois estival, ainsi que le premier volet de la trilogie culte de Winding Refn, Pusher.
Sans oublier le troisième volet de la fresque documentaire du cinéaste chinois Wang Bing, Jeunesse (retour au pays), en exclusivité à Aix pour sa sortie nationale le 9 juillet.
Image en haut de page : Buffalo Bill et les indiens (Robert Altman, 1976)
Paris, 1890. Le peintre Henri de Toulouse-Lautrec passe ses soirées au Moulin-Rouge dont il devient un habitué. Il y fait la rencontre de Marie Charlet qui devient sa maîtresse…
« Au côté d’un José Ferrer littéralement habité par son personnage de Toulouse-Lautrec, tournoient de nombreux interprètes internationaux tels Zsa Zsa Gabor, Suzanne Flon, Peter Cushing, Christopher Lee ou encore Jim Gérald. Récompensé à plusieurs reprises dans les festivals (…) Moulin Rouge se voit surtout attribuer un Lion d’argent à Venise. »
Un ancien débardeur, François Cardinaud, est devenu un armateur riche et un homme important. Sa femme Marthe quitte le domicile conjugal pour retrouver son amour de jeunesse, un jeune voyou de retour d’Afrique…
L’une des meilleures adaptations de Georges Simenon, sur des dialogues de Michel Audiard, là encore parmi les meilleurs de son oeuvre.
Pascal, un crieur de journaux parisien bourru et candide, se lie d’amitié avec Didier, un homme qu’il a sauvé de la noyade. Accusé à tort d’un meurtre à la suite d’une machination de Didier, Pascal va alors remuer ciel et terre pour prouver son innocence…
« Ce polar permet à Gilles Grangier de filmer le tissu urbain de la capitale à la fin des années 50, des quartiers populaires jusqu’aux maisons bourgeoises du XVIe arrondissement. Le titre du film fait référence à l’adresse des Messageries de la Presse parisienne où les crieurs venaient prendre les journaux. »
Venise, hiver 1943. La Résistance italienne prépare un attentat contre le siège de la Kommandantur allemande. Un homme, surnommé l’Ingénieur, y joue un rôle déterminant. Bien que l’explosion soit meurtrière, elle n’atteint pas les cibles désirées : le commandant allemand en réchappe et une prostituée vénitienne y laisse la vie. Le lendemain, les autorités réagissent en menaçant de fusiller des otages si l’Ingénieur ne leur est pas livré…
« Un film extraordinaire, astre noir du cinéma politique italien. »
1942. Dans un petit village slovaque occupé, Tono, un menuisier sans histoires, doit accepter la gérance d’une mercerie appartenant à une dame Juive. Âgée et presque sourde, celle-ci ignore tout des nouvelles lois raciales et le prend pour assistant…
« En s’autorisant un ton tragi-comique, le film nous emmène d’abord sur les pentes d’une étonnante comédie noire. Puis, en se dépouillant, il monte crescendo dans l’horreur. Avec une grande finesse psychologique et un regard à la hauteur d’un simple homme, le film nous rappelle la banalité du mal avec une force bouleversante. »
1885. William F. Cody, dit Buffalo Bill, dirige le Wild West Show, qui relate la vie des pionniers et la conquête de l’Ouest. Afin de renouveler son spectacle, il fait libérer Sitting Bull, vainqueur de la bataille de Little Big Horn, pour lui faire jouer son propre rôle…
« Attention, ceci n’est pas un western. (…) En effet Buffalo Bill… est avant tout un film sur le spectacle, sur la vie d’une troupe, leurs ambitions, leurs turpitudes et leur entreprise de réécriture de l’histoire. Plus précisément le film essaie de raconter comment l’Amérique a inventé ses propres mythes sur les cendres encore fumantes de ses nombreuses victimes amérindiennes. »
En 1938, à Zurich, Willie, une chanteuse allemande, aime Robert, un musicien qui appartient à une organisation secrète chargée d’aider les Juifs à fuir l’Allemagne. Le père de Robert refuse cette liaison et fait en sorte que les deux amants soient séparés. La guerre éclate…
Avec cette fresque monumentale, d’une ampleur rare dans l’oeuvre de Fassbinder, le cinéaste lie mélodrame classique, romance historique et film d’espionnage.
Olga et Ruth n’ont, à première vue, rien en commun. Olga est sûre d’elle, indépendante et appréciée des hommes. Ruth est renfermée et craintive. Dès leur rencontre, une grande amitié se noue entre les deux femmes…
À l’ère des combats féministes modernes, L’Amie rappelle que l’émancipation est un chemin complexe, où la solidarité peut être un moteur puissant, mais aussi un défi personnel. L’interprétation magistrale d’Hanna Schygulla illumine littéralement ce film que nous vous invitons à (re)découvrir.
En 1962, en pleine guerre d’Algérie, alors que les attentats OAS se multiplient, l’arrivée d’un garçon pied-noir exilé vient bouleverser la vie paisible de l’internat du lycée de sud-ouest de la France où il est accueilli…
« Tourné en état de grâce, avec une économie de moyens qui apporte au film une énergie juvénile, Les Roseaux sauvages est une oeuvre sensuelle et lumineuse qui révèle de nouveaux visages (…), dans la nature accueillante du Sud-Ouest, chère au cœur de Téchiné. »
Pendant leurs grandes vacances, dans un Kobe écrasé de chaleur, trois jeunes amis en mal d’aventures se questionnent sur la mort et se passionnent pour le jardin abandonné d’un ermite qui les fascine. Petit à petit, les trois garçons et le vieil homme se lient d’amitié…
Après Déménagement et Typhoon Club, une autre merveille de Shinji Sômai sort de l’oubli trente ans après sa réalisation. Un grand film sur l’enfance et le passage à l’âge adulte.
Parce qu’il lui doit une petite somme d’argent, un dealer propose à son grossiste de financer un coup qui leur permettra à tous deux de rentrer dans leurs frais…
« Nicolas Winding Refn a 24 ans et une poignée de courts-métrages à son actif quand l’un de ceux-ci, Pusher, (…) attire l’attention d’un producteur qui lui propose de l’adapter en long métrage. (…) Adaptant avec une grande intelligence sa mise en scène à ses contraintes budgétaires, Refn signait avec Pusher des débuts fracassants. »
Le Nouvel An approche et les ateliers textiles de Zhili sont quasi-déserts. Les quelques ouvriers qui restent peinent à se faire payer avant de partir. Des rives du Yangtze aux montagnes du Yunnan, tout le monde rentre célébrer la nouvelle année dans sa ville natale. Pour Shi Wei, c’est aussi l’occasion de se marier, ainsi que pour Fang Lingping. Son mari, ancien informaticien, devra la suivre à Zhili après la cérémonie. L’apprentissage est rude mais ne freine pas l’avènement d’une nouvelle génération d’ouvriers.
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