Le premier long métrage de Bresson (qu’il réalise à 42 ans), sur des dialogues de Jean Giraudoux.
L’Institut de l’image rend hommage à Robert Bresson, dont l’œuvre a marqué profondément ce que le cinéaste lui-même appellait le « cinématographe » (« le CINÉMA puise dans un fonds commun. Le cinématographe fait un voyage de découverte sur une planète inconnue »). Des Anges du péché (1943) à L’Argent (1983), cette rétrospective est l’occasion de voir comment le style de Bresson - visant à dénaturer le moins possible les choses, considérant l’acteur comme un « modèle », dans la plus grande économie de moyens et la plus grande précision - s’est progressivement dessiné puis affirmé, à travers des chefs-d’œuvre comme Journal d’un curé de campagne, Pickpocket, Au hasard Balthazar, Mouchette, ou encore Une femme douce.
Le cinéaste Jean-Charles Fitoussi et l’actrice Florence Delay (interprète principale du Procès de Jeanne d’Arc) viendront parler de leur propre rencontre avec Bresson, et avec ses films.
Photo ci-dessus : Au hasard Balthazar (1966)
Une orgueilleuse jeune fille du monde entre au couvent cloîtré de Bethanie, consacré au relèvement des filles perdues. Elle s’attache à l’une d’elles, délinquante rebelle, et entre en conflit avec la supérieure…
Le premier long métrage de Bresson (qu’il réalise à 42 ans), sur des dialogues de Jean Giraudoux.
Hélène, blessée par son amant qui la délaisse et lui échappe, manigance un plan pour se venger…
« Bresson Cocteau, c’est évidemment la rencontre fructueuse (…) entre deux grands artistes modernes, qui se rejoignent dans leur mépris des conventions du cinéma français académique, et leur soif d’absolu. »
Un jeune prêtre est nommé à Ambricourt, paroisse du pays d’Artois. De santé précaire, de caractère solitaire, il se heurte à l’hostilité des villageois…
« Bresson (…) évoque les grands films muets. La silhouette noire découpée sur la campagne lugubre est celle d’un singulier vampire. Le contraire d’un vampire, en fait : un homme qui se vide en offrant à qui veut sa passion vacillante. »
Sous l’Occupation, le lieutenant Fontaine est arrêté par les Allemands et condamné à mort. Dans sa cellule, il attend chaque jour son exécution. Son seul espoir, l’évasion…
« Pour moi, Un condamné à mort… est le film français le plus décisif de ces dix dernières années. Le film qui en son principe constituait d’abord une expérience extrêmement périlleuse est devenu une œuvre émouvante et neuve grâce au génie obstiné de Robert Bresson… »
Michel, mû par un complexe de supériorité, devient pickpocket, assuré que « certains êtres devraient avoir le droit de voler en toute liberté »…
« L’âme d’un pickpocket, la main d’un pickpocket… Il y a du merveilleux dans le vol à la tire. Avez-vous déjà ressenti le trouble que met dans l’air la présence d’un voleur ? C’est inexplicable. Mais le cinéma est bien le domaine de l’inexplicable. »
Capturée par des soldats français du parti adverse devant Compiègne puis vendue aux Anglais, Jeanne d’Arc est emprisonnée depuis plusieurs mois dans une chambre du château de Rouen…
Mardi 24 janvier à 20h, en présence de Florence Delay, écrivaine, traductrice, essayiste… invitée des Écritures Croisées à l’occasion de la rencontre hommage qui lui est consacrée "La constance de la girouette".
L’histoire de l’âne Balthazar et de ses maîtres successifs. La première est Marie, auprès de qui il mène une vie heureuse…
« Au hasard Balthazar est un récit initiatique dont l’âne Balthazar est le héros, et la jeune fille Marie, interprétée par Anne Wiazemsky, son double. Sorte de récit picaresque ou chaplinesque (…) où est résumée l’entièreté d’une vie (…), entre la caresse et la souffrance… »
Mouchette, une adolescente taciturne (son père est un contrebandier alcoolique et sa mère est gravement malade) vit, solitaire, dans un petit village. Un soir d’orage, alors qu’elle rentre de l’école, elle s’égare dans la forêt, et accepte l’hospitalité d’un braconnier…
« Mon film remue des choses cruelles, sans appuyer (…) : l’alcoolisme, la calomnie, la médisance, l’envie. J’y montre des regards qui tuent. »
Une jeune femme vient de se suicider. Près du corps, sous le regard de la vieille servante, le mari s’interroge et revit leur passé…
« Comme toujours chez Bresson, c’est de captivité et d’évasion dont il est question, et à ce titre Une Femme douce offre un parfait condensé des obsessions bressoniennes, toujours un peu plus poussées vers l’épure tranchante du trait et l’art de la métonymie. »
Après l’échec de la quête du Graal, les chevaliers de la Table Ronde reviennent à la cour du roi Arthur. Parmi eux, Lancelot s’éprend de la reine Guenièvre et subit pour elle une série d’épreuves. Mais le jeu des passions conduira à l’anéantissement final d’Arthur et de ses chevaliers…
Présenté par Jean-Charles Fitoussi et suivi d’un débat samedi 7 janvier à 17h30
Au cimetière du Père Lachaise, on retrouve le cadavre de Charles, 20 ans, deux balles dans la tête. Quelques semaines plus tôt…
« Ce qui m’a poussé à faire cette œuvre, c’est le gâchis qu’on a fait de tout. C’est cette civilisation de masse où bientôt l’individu n’existera plus (…) C’est aussi la stupéfiante indifférence des gens, sauf de certains jeunes, plus lucides. »
Pour être entré en possession, tout à fait innocemment, d’un faux billet de cinq cents francs, Yvon va être victime d’une série d’injustices qui le pousseront au meurtre…
Le dernier film de Bresson, sur « le pouvoir maléfique de l’argent », et « l’indifférence aveugle du réel (qui) en redistribue le terrible pouvoir, par ces circuits détournés d’en dessous de la conscience… » (Robert Bresson)
Présenté par Jean-Charles Fitoussi dimanche 8 janvier à 14h30